(…) je lui demandais ce qu'il fallait faire pour qu'elle recommençât à m'aimer autant, pour qu'elle m'aimât plus que les autres ; je voulais qu'elle me dît que c'était déjà fait, je l'en suppliais comme si elle avait pu modifier son affection pour moi à son gré, au mien, pour me faire plaisir, rien que par les mots qu'elle dirait, selon ma bonne ou ma mauvaise conduite. Ne savais-je donc pas que ce que j'éprouvais, moi, pour elle, ne dépendait ni de ses actions, ni de ma volonté ?
... »
Marcel Proust, Du côté de chez Swann,
Troisième partie "Noms de pays : Le Nom"
in A la recherche du temps perdu, tome I
1913, Gallimard, La Pléiade, 1987, page 404
Troisième partie "Noms de pays : Le Nom"
in A la recherche du temps perdu, tome I
1913, Gallimard, La Pléiade, 1987, page 404